Pourquoi « Un Canadien errant »?
« Un Canadien errant » est une chanson créée en 1842. Bien connue des franco-canadien-ne-s, ses paroles et sa trame musicale incarnent les émotions rattachées à l’idée dominante de la nation : ancrée sur un territoire précis, elle est censée n’avoir qu’une histoire, une culture, une langue. La quitter – c’est l’exode, l’exil, une triste tragédie. Cette idée demeure centrale aujourd’hui, non seulement pour le Canada francophone, mais pour bien des États-nations à travers le monde.
C’est contre ce discours toujours puissant que nous avons conceptualisé notre enquête. En dépit et en deçà de ce discours, il y a une longue histoire de mobilité francophone – du coureur de bois au voyageur, pionnier, aventurier, immigré, travailleur saisonnier, professionnel mobile, et citoyen du monde. Ces mobilités, depuis le début de la colonisation française, se déclinent au féminin comme au masculin, et non sans rapports complexes, parfois violents, avec ceux et celles que les francophones ont rencontrés en cours de route. Revisitons ici ce « Canadien errant », non pas comme un héros ou un échec, mais comme illumination de la construction de la francité canadienne, dans le passé comme au présent.
Quel est le projet?
Il s’agit d’un projet de recherche mené par une équipe d’universitaires (voir l’équipe) d’à travers le Canada. Le projet bénéficie de deux sources de subvention : Le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada et La Cité universitaire de l’Université de Régina (pour le volet Saskatchewan). Il est interdisciplinaire : il regroupe des spécialistes en anthropologie, histoire, science politique, et sociolinguistique.
Quels sont ses objectifs?
Nous cherchons à découvrir :
- dans quelle mesure la mobilité actuelle des francophones au Canada diffère ou prolonge des formes de mobilité du passé
- comment les franco-mobiles vivent et racontent leur mobilité
- comment la mobilité peut renforcer ou remettre en question nos idées de ce que c’est que la francophonie canadienne
Comment le projet est-il organisé?
Nous prenons comme points d’entrée à l’univers complexe de la mobilité francophone le présent et le passé de divers milieux urbains et ruraux du Québec ainsi que du contexte francophone dit « minoritaire » (en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique). Nous visons des « portes d’entrée » sur la francophonie, mais également des « portes de sortie », et les parcours qui les relient. Ils comprennent :
- la régionalisation de l’immigration dans l’est du Québec;
- le recrutement d’immigré-e-s francophones en « milieu minoritaire » et la gestion de leur ancrage;
- le recrutement d’étudiant-e-s étrangères par les institutions post secondaires de langue française à travers le Canada;
- le vécu de ces migrants au Québec, au Manitoba et en Saskatchewan;
- la classe d’accueil, programme d’intégration des néo-Québécois;
- la cohabitation urbaine et civique entre jeunes Français et classe ouvrière anglophone dans un quartier montréalais;
- les néo-ruraux fuyant la ville pour la campagne;
- les jeunes citoyens du monde (cueilleurs de cerises, planteurs d’arbre, skieurs ou amateurs de snowboard) cherchant une mode de vie alternative dans l’Ouest;
- Des professionnels faisant la navette entre Toronto et Montréal.
Vous pouvez explorer chacun de nos points d’entrée sous la rubrique « Terrains ».
Que trouverez-vous dans ce site?
Dans un premier temps, nous vous présentons l’équipe et nos terrains de recherche.
Au fur et à mesure que nous avançons, vous aurez accès à plusieurs formes d’information. En outre de nos propres analyses et rapports, nous partagerons avec vous les réflexions et les récits de certain-e-s des participant-e-s, ainsi que des images, des textes, des cartes et des objets ayant une signification particulière pour la mobilité franco-canadienne.