La Saskatchewan française naît à la fin du XVIIIe siècle dans la mouvance de la traite des fourrures qui voit des engagés, originaires surtout du Québec, entrer en relation avec des femmes amérindiennes. Il en résulte un métissage biologique et culturel. Jusqu’aux années 1880, les Métis forment la majorité des habitants de la Saskatchewan. À partir de ce moment, des vagues euro-canadiennes déferlent sur le territoire et amènent un groupe important de Métis à prendre les armes pour protéger leurs droits, sous le crucifix de leur chef Louis Riel. Ils sont défaits à la bataille de Batoche en 1885. Commence alors pour eux un long processus de marginalisation économique, sociale et culturelle. Parmi les migrants qui viennent de l’est du Canada et de l’Europe et qui s’établissent en Saskatchewan, on compte des Canadiens français, des Français, des Wallons et des Suisses romands, faisant dès lors de cet espace en partie francophone une terre de diversité, en dépit de la domination anglo-canadienne, qui se manifeste notamment par des législations visant à abolir ou à restreindre sévèrement l’usage du français. Dans ce contexte, les transferts vers l’anglais sont massifs, en dépit d’un renouveau politique, culturel et linguistique à partir des années 1960. Les nouvelles réalités et les nouvelles représentations donnent naissance à un nouveau terme pour désigner les francophones, celui de Fransaskois.
La population de la Saskatchewan
En 2006, 16790 personnes de langue maternelle française vivent en Saskatchewan. Les trois-quarts sont nées dans la province et plus du tiers proviennent d’ailleurs au Canada. Seulement 3 % de la population francophone est originaire de l’extérieur du pays. Parmi les migrants francophones de l’extérieur du Canada, le tiers sont des Européens et un peu plus du quart des Africains.
Arriver et partir
En Saskatchewan, nous avons discuté avec des francophones nés à l’extérieur de la province de leur migration, des facteurs qui les ont amenés à partir et à s’établir dans la province. Comment le voyage s’est-il déroulé ? Se sont-ils arrêtés en route ? Sont-ils heureux ? Pensent-ils rester ou repartir ? D’ailleurs, vous rencontrerez aussi des hommes et des femmes qui ne sont pas restés, pour toutes sortes de raisons, et qui sont repartis vers leur lieu d’origine ou de nouvelles destinations.
La signification de la mobilité géographique
Au final, pourquoi part-on ? Comment aboutissons-nous à un endroit donné ? Pourquoi restons-nous ou pourquoi repartons-nous ? Le processus est-il le même si on est québécois, belge, tunisien ou camerounais ? Si on est jeune ? Si on est vieux ? Si on est une femme ? Si on est un homme ? Si on est instruit ? Si on l’est moins ? Si on est blanc ? Si on est noir ?