Nous utilisons le terme de « terrains » pour parler des points d’ancrage dans les trajectoires des individus aussi bien que des zones où on essaie de bâtir une communauté francophone plus ou moins enracinée. Dans notre démarche, nous avons ciblé des points d’entrée géographiques. À partir de ces zones, nous avons identifié les institutions importantes dans la gestion de la mobilité (comme les employeurs, les institutions éducatives, les organismes d’accueil des immigrants, le milieu associatif…) ainsi que des individus ou des familles dont les trajectoires illustraient les mobilités et les ancrages au passé et au présent.
La carte ci-dessous montre les zones géographiques où nous effectuons nos recherches.
Ces terrains sont :
Rimouski et le Bas-Saint-Laurent
Il s’agit d’une des régions considérées par le gouvernement du Québec comme un bon endroit pour accueillir des immigrants pour deux raisons : 1) c’est une région très majoritairement francophone, et 2) elle figure parmi les régions nécessitant l’apport de l’immigration afin de maintenir sa population. De plus, elle possède plusieurs institutions de formation qui sont des acteurs importants dans le recrutement et la rétention d’étudiant-e-s étrangèr-e-s susceptibles de vouloir s’établir dans la région à la fin de leurs études. Situé sur le fleuve Saint-Laurent, ce terrain illustre également l’importance des infrastructures de mobilité maritime, ferroviaire, routière et aérienne.
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Montréal et Toronto
Ces deux villes sont de plusieurs points de vue les plaques tournantes les plus importantes pour la mobilité canadienne, et ce depuis la période de la traite des fourrures. Montréal agit en plus comme métropole franco-canadienne : elle attire depuis longtemps non seulement des immigrants, mais aussi des francophones des régions rurales ou d’autres provinces. En même temps, sa population francophone la quitte souvent pour des raisons économiques ou simplement pour voir le monde.
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Le sud du Manitoba et Saint-Boniface
Cette région est également importante pour la francophonie canadienne depuis la période de la traite des fourrures. C’est une zone de contact entre Blancs, Métis et Premières Nations, et un terrain de recrutement d’immigrants francophones d’Europe depuis la fin du 19e siècle et, plus récemment, de l’Afrique subsaharienne et du Maghreb. Région majoritairement anglophone, elle possède néanmoins depuis longtemps une infrastructure institutionnelle francophone importante (système scolaire, université, institutions religieuses, médias, milieu associatif). Ce réseau francophone, présent en milieu rural aussi bien qu’urbain, a fait de Saint-Boniface la métropole francophone des Prairies, et notamment des milieux ruraux. Les communautés francophones font partie d’une infrastructure provinciale importante pour ce qui est du recrutement d’immigrants. En même temps, la région alimente des mobilités vers l’Europe francophone, Ottawa, le Québec et la côte ouest.
Nous avons également suivi le fil d’immigrants francophones, surtout de l’Afrique subsaharienne, établis en Saskatchewan, la province voisine.
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La vallée de l’Okanagan-Similkameen, Colombie-Britannique
Cette région est un lieu de passage important pour les francophones depuis la traite de la fourrure. C’est l’adoption en 1969 par le gouvernement fédéral d’une politique faisant de l’anglais et du français les langues officielles du pays qui déclenche l’institutionnalisation du milieu francophone dans la vallée. Néanmoins, elle demeure une région de passage pour des francophones (souvent des saisonniers et des nomades) de partout à travers le Canada et de l’Europe en lien avec son économie agricole, de plus en plus axée sur le vin et le tourisme. Son climat, sa géographie et l’image de la liberté qu’elle projette, attirent des jeunes en quête d’aventure. On en fait un lieu de passage temporaire avant le retour chez soi, un lieu d’ancrage parmi plusieurs sur des routes à l’échelle de la planète, ou enfin un point d’ancrage à long terme.
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Destination Canada, Paris, France
Destination Canada est un mécanisme de promotion de l’immigration francophone au Canada qui vient appuyer la Stratégie fédérale de l’immigration francophone vers les communautés francophones en situation minoritaire. Rendue à sa 16e édition, le salon est sous la direction de l’Ambassade du Canada à Paris, en partenariat avec Pôle emploi mobilité internationale. Nous avons mené notre observation en novembre 2016 (12e édition) en considérant la manière dont le gouvernement fédéral, les provinces et les représentants économiques et communautaires présentent les opportunités à s’établir dans les communautés francophones en situation minoritaire. Notre captation vidéo permet de présenter ce qui se passe à l’intérieur d’un lieu privilégié de l’immigration vers le Canada.
Citation
Chedly Belkhodja (2017). «La mobilité des étudiants étrangers dans une région du Québec : le cas des étudiants réunionnais à Rimouski (Québec)», Géo-Regards : revue neuchâteloise de géographie, vol. 10, p. 155-170.