Histoire des mobilités et mobilité contemporaine
La vallée de l’Okanagan-Similikameen
L’histoire de la francophonie en Colombie-Britannique est composée de plusieurs mouvements migratoires. Jusqu’au 18ième siècle, la Colombie-Britannique est un vaste territoire autochtone, très peu fréquenté par les Européens. Les premiers francophones à parcourir le territoire sont des voyageurs, engagés par les grandes compagnies pour soutenir l’exploration de routes vers de nouvelles ressources en fourrures. En 1858, au moment où la traite des fourrures perd de son importance, la ruée vers l’or en Colombie-Britannique amène des Français et Canadiens français qui ont participé à la ruée de la Californie quelques années plus tôt. Lorsque les filons se tarissent, la plupart repartent, mais certains restent, soit sur l’île de Vancouver, soit sur la terre ferme. Au 19ième siècle, des missionaires établissent des missions, dont certaines deviendront des écoles résidentielles. Ce n’est qu’en 1909 qu’une première paroisse francophone, Maillardville, voit le jour pour desservir les Canadiens français de l’Ontario, du Québec et de la Saskatchewan, engagés par la scierie Fraser Mills. Depuis le 19e siècle, les francophones font partie de populations mobiles, venant chercher du travail ou des richesses parmi les ressources naturelles abondantes de la région. Certains s’installent, gardant parfois un lien avec une identité francophone mais pas toujours la langue française.
La politique linguistique du gouvernement fédéral adoptée en 1969 (Loi sur les langues officielles) permet la construction d’un réseau institutionnel et associatif francophone, y inclus médias et écoles. Ces nouvelles institutions attirent des professionnel-le-s, notamment des journalistes et des enseignant-e-s, et facilitent encore aujourd’hui l’établissement à travers la province de francophones provenant d’une gamme de plus en plus importante de régions et de pays. Depuis les années 70, la Colombie-Britannique accueille aussi des francophones attirés par le travail saisonnier, la quête de l’aventure, les grands espaces et des modes de vie alternatifs, souvent écologiques. Certains ne sont que de passage. D’autres y prennent racine. Aujourd’hui, les francophones dont l’adresse permanente est en Colombie–Britannique représentent moins de 3 % de la population de la province. Néanmoins, ce sont plus de 300,000 personnes, très dispersées, provenant de plusieurs régions du Canada et d’autres pays. La francophonie colombienne se définit comme inclusive et accueillante, ouvrant ses organismes et institutions aux francophones de partout au monde, mais aussi aux francophiles. L’immigration est d’ailleurs perçue comme un enjeu important pour le renouvellement de la francophonie provinciale.
Les participants de la Colombie-Britannique
La francophonie colombienne à l’extérieur des grands centres
La francophonie colombienne connait une certaine expansion de sa zone géographique. Dans différentes régions se trouvent des francophones venus assez récemment pour travailler dans l’industrie du tourisme et dans les parcs nationaux, de manière saisonnière ou permanente. D’autres, adeptes des sports d’hiver, notamment le ski et la planche à neige, séjournent quelques mois chaque année pour combiner emplois à temps partiel et activités en plein air.
Certains s’installent et sont à la recherche de services, communautés et écoles en français dans le cadre d’un réseautage local. Cette vue d’ensemble s’applique également à la région où se sont concentrées nos recherches, la vallée de l’Okanagan-Similikameen, avec la précision que la région a été marquée surtout d’abord par la ruée vers l’or, ensuite par la production de fruits, et maintenant également par le développement de vignobles et par le tourisme.