Le Bas-Saint-Laurent : immigration, émigration, migrations

Yves Frenette et Marc-André Gagnon

Notre texte vise à rendre compte des mouvements de population au Bas-Saint-Laurent depuis le XVIIIe siècle[1]. Région administrative du Québec comprise par les MRC Kamouraska, La Matanie, La Matapédia, La Mitis, Les Basques, Rimouski-Neigette, Rivière-du-Loup et Témiscouata, elle se distingue par son long littoral donnant accès au fleuve Saint-Laurent et sa proximité géographique avec le Nouveau-Brunswick et l’État du Maine. Adoptant une perspective diachronique, ce travail de synthèse vise à complexifier notre compréhension du phénomène migratoire en le situant vis-à-vis des cycles économiques et des institutions politiques. À la suite des chercheurs Jean-Charles Fortin et Antonio Lechasseur, nous rappelons l’importance des migrations comme stratégie de survie économique dans le contexte régional. Ainsi, nous porterons une attention particulière aux déplacements temporaires et permanents vers les États-Unis et sur la Côte-Nord. Il en va de même pour l’élargissement de l’immigration et la diversification de l’origine des immigrants, surtout depuis les années 1980.

S’appuyant principalement sur les études statistiques et les travaux scientifiques produits sur le Bas-Saint-Laurent, le texte sera considérablement enrichi par les entrevues conduites dans le cadre du projet de recherche « Un Canadien errant »,de même que divers témoignages oraux ou écrits. La recherche s’agrémente également de différents ouvrages d’histoires locales, de la presse régionale et de divers documents d’archives.

Organisée de manière chronologique, notre synthèse s’attarde principalement à quatre périodes. La première couvre la fin du XIXe siècle à un moment où l’immigration vers les États-Unis bat son plein. C’est à partir de 1880 que les soldes migratoires deviennent négatifs et ils le resteront pendant un siècle. La crise de l’industrie forestière engendre alors une première vague de départs (migrations en grappe), surtout chez les cultivateurs. De plus, cette période marque la consolidation de l’espace urbain alors que se développent à Rivière-du-Loup et à Rimouski diverses institutions publiques qui auront une incidence sur la mouvance des élites et de la petite- bourgeoisie. La seconde période s’attarde à la colonisation planifiée entre le début du XXe siècle et la dépression économique des années 1930. Appelant à la vocation agricole de la région, des politiques et des entreprises, telle que la Société de colonisation de Rimouski (1919), sont mises en place afin de peupler le Bas-Saint-Laurent, particulièrement les hautes-terres. Avec le retour d’enfants de Canadiens français rapatriés des États-Unis et l’accroissement naturel, le nombre d’établissements agricoles augmente jusqu’à ce que la crise économique des années trente sévisse. Cette période coïncide également avec le renforcement du modèle agro-forestier déjà présent depuis le milieu du XIXe siècle. La troisième époque concerne les migrations dans la société d’après-guerre (1945-1980). Ici, nous nous attardons au double mouvement de mobilité saisonnière et des départs définitifs. Pensons aux migrations permanentes et temporaires vers la Côte-Nord, en provenance de Matane et de Rimouski ou encore aux départs de la partie ouest du Bas-Saint-Laurent vers Montréal. Le chômage endémique frappe alors durement la région. Qui plus est, la politique de régionalisation de l’immigration se conjugue mal avec les stratégies de développement économique mises en place par les gouvernements dans les années 1970. L’étude se conclut sur des observations au sujet des migrations récentes (après 1980). La recherche s’attarde alors à l’émergence de nouveaux acteurs, tels qu’Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent et au rôle des institutions d’enseignement supérieur dans la « rétention » des populations locales. C’est aussi durant cette dernière période que le solde migratoire négatif, une tendance lourde depuis la fin du XIXe siècle, tend à s’estomper progressivement.

1. Le rêve américain

Lorsqu’il écrit au premier ministre Honoré Mercier pour faire rapport sur son voyage dans l’Est du Québec, le journaliste et publiciste Arthur Buies ne tarit pas d’éloges sur les comtés de Rimouski et de Matane. Pays jeune, fertiles et riches en ressources naturelles, ces comtés représentent aux yeux du journaliste un triomphe de la colonisation[2]. Néanmoins, on croit déceler dans ses textes l’ombre d’un doute : « Quel beau pays, quel beau pays que le nôtre, me suis-je écrié cent fois en savourant ce délicieux spectacle ! Et comment se fait-il que tant de ses enfants aient fui ces riantes et inépuisables campagnes, qui leur promettaient l’aisance et le bonheur, pour aller se renfermer dans les sombres usines et les ateliers homicides des États de la Nouvelle-Angleterre ? »[3].

La région qu’il visite, connaît alors des bouleversements démographiques qui tranchent avec les décennies précédentes. Jusqu’en 1860, la population du Bas-Saint-Laurent croît de manière constante en raison de l’accroissement naturel et de l’immigration. Antonio Lechasseur et Jean-Charles Fortin font le portrait d’une population globalement homogène, principalement canadienne-française et catholique. Selon les données du recensement de 1852, 59 % des 2088 chefs de ménage recensés viennent du Canada-Est, à l’extérieur du Bas Saint-Laurent, dont 921 de la Côte-du-Sud (44,1 %)[4]. Viennent s’y greffer des familles originaires des autres colonies britanniques. Dans la Matapédia, ces chercheurs notent une forte présence acadienne en provenance des Îles-de-la-Madeleine et de l’Île du Prince-Édouard. À Rivière-du-Loup (Fraserville), on recense au moins 172 patronymes écossais différents, selon la généalogiste Jeannine Ouellet[5]. Conséquence de cette croissance, la zone de peuplement — d’abord comprise par les localités du littoral du Saint-Laurent s’étend pour rejoindre l’arrière-pays.

À l’horizon se pointent toutefois des signes de ralentissement économique. Le développement ferroviaire marqué par la construction du Grand Tronc (1860), puis de l’Intercontinental Railway à l’est de Rivière-du-Loup (1873-1876) relie la région aux marchés métropolitains. Toutefois, la fin de la construction de ces infrastructures s’accompagne de pertes d’emploi massives. La région peine à retenir les travailleurs. John Willis, dans une étude sur Fraserville, estime que l’engouement suscité par les chemins de fers attire davantage de personnes qu’il n’y a d’emplois disponibles. Sans compter que les industries périphériques ne réussissent pas vraiment leur décollage[6]. Ironiquement, le chemin de fer devient aussi le moyen de transport privilégié pour quitter la région[7]. Selon Lechasseur et Fortin, dès 1877, des contingents de migrants quittent la région en masse. Entre 1882 et 1891, les pertes s’élèvent à 16 924 personnes[8]. Certains profitent de l’expérience acquise dans la construction du Grand Tronc pour se trouver du travail ailleurs. Selon Gaétan Gervais, une partie des Canadiens français établis le long de la voie ferrée du Canadien Pacifique dans le Nord-est ontarien, plus particulièrement entre Mattawa et Sudbury en Ontario, est originaire du Bas-Saint-Laurent[9].

Ces pertes ne peuvent être compensées par le modèle du peuplement agro-forestier, système caractérisé par la coexistence et la complémentarité des secteurs agricole et forestier.  L’agriculture de subsistance pratiquée dans le Bas-Saint-Laurent est peu encline à la mécanisation et ses produits peuvent difficilement percer les marchés. Alors que le salariat devient de plus en plus la norme, le travail rémunéré dans les manufactures américaines devient une alternative attrayante pour plusieurs familles et individus[10].

Les migrations canadiennes-françaises aux États-Unis sont un phénomène bien connu et ont fait l’objet de nombreux travaux en raison de leur ampleur[11]. Près de 327 000 Canadiens français émigrent aux États-Unis entre 1860 et 1900. Pour les gens du Bas-Saint-Laurent, la Nouvelle-Angleterre est une des destinations privilégiées. Dans l’ensemble, les départs s’inscrivent dans des stratégies de survie économique et de reproduction familiale. Pour certains, il peut s’agir d’un départ temporaire, voire saisonnier. Selon le géographe D. Aidan McQuillan, le phénomène des migrations saisonnières du Bas Saint-Laurent vers les camps forestiers du Michigan est aussi courant que celui vers les filatures de la Nouvelle-Angleterre[12]. L’historien Jean-Charles Fortin note que cette mouvance temporaire vers l’extérieur de la région affecte également le secteur du travail domestique :

Bientôt, des jeunes femmes s’inscrivent aussi dans cette mouvance, selon des temps et des circuits qui leur sont propres. Les jeunes filles, qui effectuent du service domestique auprès des riches estivants, en grande majorité anglophones, de Rivière-du-Loup, Cacouna et Métis-sur-Mer, accompagnent leurs patrons à la ville, tandis que d’autres partent seules ou en groupes, pour de longues périodes, vers les filatures des Cantons de l’Est, de l’Ontario ou de la Nouvelle-Angleterre[13].

Pour d’autres, la migration s’effectue sur des bases plus permanentes. Selon Yves Roby, « c’est au sein des réseaux de parenté que se déroule ce que les chercheurs appellent le processus de migration en chaîne. Les migrants informent parents et amis restés au Québec des possibilités d’emplois, des salaires et des modalités d’embauche […] »[14]. C’est ainsi que l’on retrouve un fort contingent du comté de Rimouski à Fall River, au Massachusetts, 23,5 % des couples nés au Québec et mariés dans la paroisse Sainte-Anne de Fall River étant originaires de ce comté[15]. Bon nombre de familles du Bas-Saint-Laurent s’établissent également à Salem, située au Massachusetts[16]. Ils s’installent près de la filature Pequot Mills dans un quartier qui prendra le nom de la « Pointe » et ils conservent des liens étroits avec la parenté au Bas du Fleuve, comme en témoignent certains articles dans le journal rimouskois Progrès du Golfe.

Pour certains, le déménagement à Salem est définitif. C’est le cas de Joseph Ubald Gagnon, originaire des environs de Kamouraska qui émigre à Salem vers 1875. Deux ans plus tard, il y épouse Adélaïde Jackson, une Anglo-Québécoise, en 1877, alors que tous les deux travaillent à la manufacture. Le couple aura treize enfants et ne semble pas rentrer au Québec, sauf peut-être pour des visites. Dans d’autres cas, Salem ne constitue qu’une étape de leur trajectoire. Ainsi, Maria Pelletier, originaire de Saint-Arsène, près de Rivière-du-Loup, rencontre son futur époux à Salem. Vers 1925, le couple défriche une terre à Saint-Louis-du-Ha! Ha!, dans le Témiscouata[17].

Le choix de migrer aux États-Unis ne se fait souvent qu’après avoir tenté l’aventure de la colonisation. C’est le cas de Félix Albert qui consigne son récit dans un manuscrit (Histoire d’un enfant pauvre, 1909). Originaires de L’Isle-Verte, lui et ses parents partent pour une paroisse de colonisation, Saint-Éloi, dans les années 1850. Il s’y établit à l’âge adulte et décide d’y fonder sa famille. Une série de mauvaises récoltes et d’infortunes le pousse d’abord à courir les chantiers du nord du Maine, puis à faire du commerce itinérant. Alors que son blé est ravagé par la rouille, il décide de migrer avec sa famille à Lowell, au Massachusetts. Il ignore Fall River en raison d’une grève dans les manufactures[18].

Le tableau 1 fait ressortir l’homogénéité des résidents du Bas-Saint-Laurent, qui, en 1871 comme en 1911, sont presque tous nés au Québec, ce qui n’est toutefois pas nécessairement synonyme d’homogénéité ethnique. Si le nombre d’immigrants britanniques diminue en quarante ans, le nombre d’individus nés hors-Québec, de personnes nées en Europe et surtout d’individus nés aux États-Unis augmente, reflétant les retours de familles canadiennes-françaises du sud de la frontière. Apparaissent aussi en 1911 85 personnes nées en Asie-Moyen-Orient ; il s’agit d’immigrants « syriens » arrivés dans la région depuis la dernière décennie du XXe siècle. Pour sa part, le tableau 2 fait ressortir la présence plus forte des immigrants de l’extérieur du Canada dans la partie Est de la région, c’est-à dire le comté de Rimouski, et ce aux deux dates. En constatant ces chiffres, on ne peut s’empêcher de conclure à une québéquisation assez rapide des gens nés à l’extérieur.



Tableau 1

Lieux de naissance de la population du Bas-Saint-Laurent, 1871, 1911

Lieu de naissance 1871 1911
Québec 49432                           99,1 86028         97,8
Canada hors Québec 182                                 568
Empire britannique 224                                 93
Canada 45 1025             1,1
Europe 11 105
Asie/M-O 85
Afrique 1
Autre/ND 1 9
Total 49895 87914

Source : Recensements du Canada (agrégés), 1871 et 1911.



Tableau 2

Lieux de naissance de la population des comtés de Rimouski et de Témiscouata, 1871, 1911

Année1871187119111911
Lieu de naissance Rimouski Témiscouata Rimouski Témiscouata
Canada 96 86 200 368
Québec 27 130 22 302 50 53435 494
Empire britannique 172 52 58 35
États-Unis 13 32 576449
Europe 655649
Asie/M-O 5431
Afrique 1
Autre/ND 172

Source : Recensements du Canada (agrégés), 1871 et 1911


2. La colonisation et la consolidation de l’espace rural (1900-1940)

Si de nombreux Canadiens français se tournent vers les États-Unis, il y a en parallèle un mouvement de la côte vers l’intérieur des terres. Mariant travail agricole et coupe forestière, ces migrants s’établissent dans des paroisses de colonisation.  Dans les vieux établissements du littoral, on assiste à la consolidation du réseau urbain, alors que se développent à Rivière-du-Loup et à Rimouski diverses institutions publiques qui auront une incidence sur la mouvance des élites et de la petite bourgeoisie. L’historien John Willis a bien fait ressortir les liens entre la colonisation et l’urbanisation[19].

Au tournant du XXe siècle, le Bas-Saint-Laurent poursuit sa croissance démographique. Malgré l’émigration vers les États-Unis, cette tendance est soutenue par un fort taux de fécondité et une augmentation (timide) de l’immigration en provenance de la France et de la Syrie. De plus, un nombre croissant de Franco-Américains retraversent la frontière.

La colonisation est généralement perçue comme une réponse de l’élite politique et ecclésiastique au mouvement migratoire vers les États-Unis. Dans les faits, l’intérêt pour l’occupation stratégique du territoire et le développement des ressources amène l’État à soutenir l’établissement permanent de colons à l’intérieur des terres dès le milieu du XIX siècle. C’est ainsi qu’on assiste au premier peuplement blanc dans la vallée de la Matapédia[20].

Ces mouvements de population au sein de la région sont le produit d’une conjoncture d’intérêts. D’abord, il y a ceux qui souffrent du fait que la plupart des basses terres sont occupées à des fins agricoles en 1870[21]. Selon Léo Bérubé, la décennie précédente avait vu l’érection de bon nombre de nouveaux rangs et de nouvelles paroisses dans le littoral[22]. Toutefois les terres manquent pour ceux désireux de pratiquer l’agriculture. Comme le souligne Louise Roy, il existe de nombreuses raisons pour migrer vers une zone de colonisation : « Certains habitants de la Côte sont venus dans la Vallée [de la Matapédia] pour se faire agriculteurs, profitant du fait que l’activité forestière se développait dans cette région. Il apparaît aussi évident que d’autres sont venus dans la Matapédia pour faire de l’agriculture, mais qu’ils ont principalement vécu du bois et du travail en forêt »[23]. Ce mouvement rejoint les intérêts de l’État provincial désireux de favoriser le développement des ressources naturelles et l’investissement des capitaux privés. De son côté, le clergé appelle à la vocation agricole pour des raisons religieuses, morales et nationales. On cherche à endiguer la « saignée » des départs vers les États-Unis et à favoriser le retour des Franco-Américains. Dès la fin du XIXe siècle, de nouvelles paroisses sont créés dans l’arrière-pays. C’est le cas de Saint-Valérien qui est érigée canoniquement en 1885 à partir des 4e et 5e rangs de la paroisse de Saint-Cécile du Bic[24]. Quant aux compagnies forestières, elles voient parfois d’un mauvais œil l’arrivée des colons et négocient chèrement avec le gouvernement afin que ceux-ci ne puissent les concurrencer pour le commerce du bois[25].

Au tournant des années 1920, la colonisation est davantage encadrée. On fonde à Rimouski une société de colonisation (1919) dont le but est de « promouvoir, d’aider et d’encourager de toute façon, la colonisation »[26]. Le mouvement profite également de la refonte de la loi en 1921 qui a séparé le domaine forestier de celui des terres à défricher et de l’instauration des primes de défrichement en 1923[27].

Le mouvement de colonisation prend un essor nouveau durant la crise des années 1930[28]. Malgré son ampleur, le bilan est mitigé. De juin 1931 à juin 1941, la « population des fermes » s’accroît de 22 000 sur les hautes terres du Bas-Saint-Laurent. C’est près du quart de l’augmentation de la population agricole de tout le Québec au cours de la décennie. C’est beaucoup, surtout si l’on compare aux régions voisines, la Gaspésie et la Côte-du-Sud, dont l’intérieur s’accroît respectivement de 5 000 et 4 300 personnes. En tout dans le Bas-Saint-Laurent, 22 colonies sont mises sur pied et 2 500 lots sont concédés pendant la décennie[29]. Ce mouvement de retour à la terre marque le dernier soubresaut des élites politiques et cléricales à orchestrer une occupation du sol triomphante. À partir de la décennie suivante, la ruralité commence à décliner dans la région, comme ailleurs au Québec.


3. Migrations dans la société d’après-guerre (1940-1980)

« Aujourd’hui, nous devons subir les conséquences d’une crise économique mondiale et nous sommes forcés de nous exiler pour travailler. Ce n’est pas l’effet du hasard ». Au cours des années 1970, l’Est du Québec traverse une période marquée par l’exode rural, la fermeture des villages et le chômage endémique. Une forte mobilisation populaire voit le jour en réponse aux initiatives gouvernementales visant à rationaliser l’aménagement du territoire. Dans la pièce On est partis pour rester (1980), la troupe rimouskoise, Les Gens d’en Bas, met en scène le choix difficile entre l’enracinement et la mobilité. Face à la perspective d’une émigration massive de la jeunesse vers les grands centres urbains de la province, les artisans de ce théâtre engagé se gardent bien de critiquer ceux qui partent. Ils appellent toutefois à la résilience devant le « dépeuplement rapide et brutal qui prit pour plusieurs l’allure d’un départ précipité »[30].

Longtemps perçu comme une région propice au peuplement, le Bas-Saint-Laurent se vide alors de ses âmes. Entre 1960 et 1990, sa part relative de la population québécoise chute de 4,5 % à 2,6 %, ce qui est dû en grande partie au dépeuplement des hautes terres, à l’attrait de la Côte-Nord et de Montréal, ainsi qu’à la décroissance des activités économiques liées au secteur primaire[31]. Le mouvement d’émigration est particulièrement violent entre 1961 et 1976, alors que la population régionale chute de 205 277 à 180 805 habitants[32]. Cette tendance se poursuit au cours de la décennie suivante. Les entrées et les sorties sont de l’ordre de 300 ou 400 personnes par année, alors que le nombre d’immigrants internationaux ne dépasse bien souvent pas la barre des 100 individus[33]. Il faudra attendre les années 2010 pour que ce solde migratoire interrégional soit quasiment nul (-46 en 2011-2012)[34]. Mais qu’en est-il de l’évolution des flux migratoires dans la moyenne durée ?

Tandis que la population régionale atteint des sommets en 1961, de nombreux habitants prennent le chemin de l’exode. En 1976, la région a perdu près de 25 000 résidents en nombre absolu. Pour les années 1960, le bilan migratoire négatif atteint 45 700 personnes. C’est-à-dire que pour chaque arrivée, il y a près de deux départs. Qui plus est, l’urbanisation et la décroissance des activités du secteur primaire ont un impact sur la répartition des populations dans l’espace. Celles-ci se concentrent davantage sur le littoral. Les paroisses rurales se vident. Entre 1961 et 1971, l’ensemble du territoire enregistre des pertes à ce niveau, surtout dans les Hautes-Terres (84 % du bilan migratoire)[35].

Cette situation donne lieu à différentes réponses de la part des Bas-Laurentiens. Comme le soulignent Jean-Charles Fortin et Antonio Lechasseur, ils « demeurent attachés à leur coin de pays et c’est bien souvent grâce à une mobilité surprenante qu’ils réussissent à éviter le grand départ »[36]. La période d’après-guerre et les décennies subséquentes mettent ainsi en relief différentes stratégies de survie en lien avec la mobilité.

La montée de l’économie tertiaire, conjuguée à un surplus de main-d’œuvre, frappe durement les secteurs des matières premières, entraînant ainsi un chômage endémique. De nombreux travailleurs se tournent vers la région voisine de la Côte-Nord pour trouver de l’emploi. Si certains vont s’y établir de manière permanente, plusieurs empruntent les cycles du travail saisonnier et reviennent régulièrement vers le Bas-Saint-Laurent. Si l’attrait de Montréal et des grands centres urbains est indéniable, bon nombre de Bas-Laurentiens préfère demeurer dans l’est de la province. Une étude réalisée grâce aux déclarations de revenus des particuliers révèle qu’en 1965-1966, le Bas-Saint-Laurent est la seule région du Québec, avec la Côte-Nord, à ne pas entretenir d’échanges migratoires privilégiés avec Montréal : le volume de leurs échanges de population est supérieur à celui qu’elles entretiennent avec la métropole [37].

C’est dans l’industrie forestière que l’on retrouve le plus grand nombre de Bas-Laurentiens sur la Côte-Nord. Alors que la demande augmente et que la main-d’œuvre se raréfie, des compagnies comme la Quebec North Shore ou l’Ontario Paper Co. recrutent la main-d’œuvre au sud du fleuve au cours des années 1940 et 1950, surtout à Matane et ses environs[38]. Selon le géographe Pierre Byais, en 1964, 90 % des bûcherons et des draveurs de l’Ontario Paper Co. viennent de l’extérieur de la région, particulièrement du Bas-Saint-Laurent[39]. Lechasseur et Fortin arrivent au même constat. Cette main-d’œuvre provient généralement des hautes terres, où l’agriculture est le plus mal en point, et peu du littoral[40]. Selon l’historien Normand Perron,

Ils passent l’hiver dans les chantiers et retournent cultiver leurs petites fermes, le printemps venu. Ils vont bientôt abandonner ce va-et-vient et élire domicile sur la Côte-Nord, une tendance favorisée par la professionnalisation du travail en forêt et les services sans cesse croissants offerts dans les villes nord-côtières, mais une tendance liée aussi au fait qu’en période de non-emploi l’assurance chômage est souvent préférable à la culture de petites fermes au potentiel limité[41].

En effet, avec la fondation de Baie-Comeau en 1937, un bon nombre de Bas-Laurentiens s’établissent à demeure dans la ville et aux environs. Dans cette localité, la population double quasiment passant de 4225 personnes à 7956 âmes entre 1951 et 1961. Plusieurs travailleurs saisonniers veulent profiter de ce développement urbain et institutionnel[42]. Et à Port-Cartier, près de 8 % des nouveaux citoyens viennent du Bas-Saint-Laurent en 1960[43].

D’autres Bas-Laurentiens choisissent de se dresser devant les visées gouvernementales et revendiquent une plus grande participation en matière d’aménagement du territoire. L’immigration ne permet pas de compenser les pertes. La politique québécoise d’immigration mise en place dans les années 1970 ne prend pas nécessairement en compte les besoins des régions. La période marque une accélération des phénomènes d’urbanisation et d’exode rural. Le modèle agroforestier, commun jusque-là, s’estompe durant les années 1950 comme l’explique Bruno Jean :

L’agriculture qui s’installe tardivement à l’intérieur des terres, si elle assure une importante progression de l’œkoumène et une croissance décisive des effectifs démographiques, reste marginale, dépendante des activités forestières, moins articulée aux réseaux des échanges marchands et, donc, plus vulnérables. Ainsi, quand la symbiose agriculture-forêt éclate, au début des années cinquante (avec l’épuisement de la ressource ou les changements dans son mode d’exploitation qui rendent incompatibles travail agricole et travail forestier), ce système agroforestier, très performant en matière d’occupation du sol ou de peuplement entre dans une crise profonde ; cette crise est d’ailleurs à l’origine de la prise de conscience des élites économiques régionales de la nécessité d’une intervention étatique et d’une planification du développement régional[44].

Ce phénomène entraîne la création du Bureau d’aménagement de l’Est-du-Québec (BAEQ), une initiative conjointe du gouvernement québécois, de chercheurs et de dirigeants locaux groupés autour du Conseil d’orientation économique du Bas-Saint-Laurent[45]. En se servant des techniques d’animation sociale, ceux-ci conduisent une « enquête-participation » qui débouche sur un rapport en plusieurs volumes en 1966. Dans ce document, le BAEQ recommande près de 250 mesures afin de favoriser le réaménagement du territoire et le développement économique. Parmi les mesures, il y a celle de fermer un certain nombre de villages et de paroisses, et de relocaliser les gens vers des habitations à loyer modique dans les centres urbains tels que Matane et Rimouski[46].

Ce rapport sera suivi en 1970 par le rapport MÉTRA qui préconise la fermeture de 96 localités (64 446 personnes). À Québec, le Conseil des ministres adopte dans la foulée l’Arrêté en Conseil 1621 qui prône la fermeture de dix localités par migration collective et obligatoire[47]. Cette décision donne lieu à la création d’un mouvement social afin de résister aux autorités et de défendre les droits des populations rurales. C’est le début des « opérations dignités ». Organisés autour de quelques leaders religieux, les comités locaux font pression afin de surseoir aux fermetures. Dans le contexte volatile suivant la Crise d’octobre 1970, de nombreuses manifestations sont organisées, rassemblant plusieurs milliers de personnes. Dans un manifeste, dix-neuf prêtres de la région se montrent solidaires de leur population[48]. Des trois « opérations », deux se déroulent sur le territoire du Bas-Saint-Laurent. À Esprit-Saint, dans l’arrière-pays de Rimouski, environ 6 000 personnes se mobilisent en 1971. L’année suivante, la mobilisation gagne Les Méchins, à la frontière de la Gaspésie. Bien qu’il ne soit pas possible de traiter en profondeur de ces mouvements ici, notons que le rapport de force créé vis-à-vis l’État québécois engendre des succès. Les autorités abandonnent leurs projets de fermetures et on commence à favoriser plutôt la participation des citoyens dans le développement régional[49].

Si le solde migratoire est négatif (il le demeure également dans les années 1980 et 1990), cela ne veut pas dire que le Bas-Saint-Laurent ne reçoit pas de sang neuf. Cet aspect appelle à davantage de recherches. En plus de l’accroissement naturel, les jeunes retournant vers leur région d’origine, les néo-ruraux et les immigrants de l’extérieur du Canada contribuent à maintenir des effectifs sur le territoire[50]. Toutefois, notons la curiosité tardive des chercheurs pour ces questions[51]. Un survol de l’index de L’Estuaire (anciennement Revue d’histoire du Bas-Saint-Laurent) démontre le peu d’intérêt porté jusqu’ici par les historiens à l’immigration internationale. Toutefois, il convient de noter des tendances lourdes en la matière depuis les années 1980.


4. Perspectives récentes

Les tendances qui affectent la démographie du Bas-Saint-Laurent au cours du XXe siècle se poursuivent à notre époque. Ainsi, pour l’année 2016, la région connaît une baisse de population de l’ordre de 1,3 pour s’établir à 197 385 résidents. Les pertes les plus importantes se trouvent dans Les Basques et le Témiscouata, avec une baisse de 4,9 % vis-à-vis le dernier recensement (2011). En revanche, Rimouski affiche une croissance de 3,8 % de sa population pour la même période[52]. Et le solde migratoire interrégional se stabilise en 2015-2016[53].

Des statistiques récentes (2013) montrent que le groupe des 20-24 ans est le plus mobile et que la région de Québec constitue une destination de choix[54]. En revanche, le Bas-Saint-Laurent peine à attirer des immigrants. Sur la population immigrante admise au Québec de 2005 à 2014, la région ne représente que 0,2 % des effectifs hors de la Région métropolitaine de Montréal.

Selon Victor Piché et Dominique Laroche, le Bas-Saint-Laurent a reçu 1563 individus nés à l’étranger de 1980 à 2005. Il s’agit majoritairement d’une immigration de type familial. Cette situation tranche avec le reste de la province, qui a surtout reçu des immigrants de la catégorie économique depuis le début des années 1980. Les immigrants sont surtout originaires de l’Europe, mais la propension des pays africains et asiatiques tend à augmenter durant la période, si bien que les pays « du tiers-monde » comptent pour 76 % de l’immigration en 2005. De plus, le Bas-Saint-Laurent connaît une féminisation de ses flux migratoires depuis 1980, le ratio étant de 70 immigrants pour 100 immigrantes en 2005. Au sujet de la langue maternelle, la région reçoit une part croissante d’immigrants ayant le français comme langue maternelle (1980-84 : 18,2 % ; 2000-04 : 33 %)[55].

Les immigrants se concentrent à Rimouski, Rivière-du-Loup et Kamouraska. On y remarque majoritairement des ressortissants français (25,7 %), suivi de Colombiens (7,4 %) et de Chinois (6,9 %). Sur 715 immigrants à Rimouski, 115 seulement sont arrivés avant 1981[56]. Cette attraction des pôles urbains a forcé les institutions et les réseaux communautaires à adopter des stratégies de « rétention » envers ces populations, surtout dans les années 1990, à la faveur des premières politiques de régionalisation de l’immigration. Dans une entrevue, Léopold Awadi évoque le contexte communautaire qui prévaut à l’époque.  Devant la difficulté de « rétention » des étudiants et du peu de succès des programmes d’immigrants-investisseurs, des organismes comme Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent (1991) sont mis sur pied[57]. Les institutions d’enseignement supérieurs (CÉGEPS, UQAR) prennent également conscience de leur pouvoir d’attrait. Christine St-Pierre et Jean-Jacques Mbenque témoignent tous deux de l’importance de ces institutions pour attirer et retenir les immigrants en région. Mbenque fonde beaucoup d’espoir sur le partenariat entre Québec et l’Île-de-la-Réunion, qui offre la formation technique dans les CÉGEPs de la province[58].


[1] « La mouvance de population du XIXe siècle prend plusieurs formes de colonisation de l’arrière-pays, migrations saisonnières occasionnées par des activités comme l’exploitation forestière, transferts de population entre paroisses à la suite d’alliances matrimoniales et migrations temporaires ou permanentes, vers des centres urbains ou commerciaux », Jean-Charles Fortin, Antonio Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, p. 290.

[2] Arthur Buies, Les comtés de Rimouski, de Matane et de Témiscouata, Québec, Belleau & Cie., 1890, p.70.

[3] Arthur Buies, La vallée de la Matapédia ; ouvrage historique et descriptif, Québec, Léger Brousseau Imprimeur, 1895, p. 37.

[4] Jean-Charles Fortin, Antonio Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1993, p. 209.

[5] Jeannine Ouellet, « Des Écossais au Canada et jusqu’à Rivière-du-Loup », Histoire Québec, vol. 10, no 2, 2004, p.25.

[6] John Willis, Fraserville and its Temiscouata Hinterland, 1874-1914: Colonization and Urbanization in a Peripheral Region of the Province of Quebec. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Trois-Rivières, 1981, 361 p.

[7] Ralph Dominic Vicero, Immigration of French-Canadians to New England, 1840-1900 : A Geographical Analysis, thèse de doctorat, University of Wisconsin, 1968, p. 112.

[8] Fortin, Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, p. 202.

[9] Gaétan Gervais, « La colonisation du Nord-Est ontarien » dans Yves Frenette, Étienne Rivard, and Marc St-Hilaire(dir.), La francophonie nord-américaine, Québec, Presses de l’Université Laval, 2013, p. 149-155.

[10] Jacques Rouillard, Ah les États ! Les travailleurs canadiens-français dans l’industrie textile de la Nouvelle-Angleterre d’après le témoignage des derniers migrants, Montréal, Boréal, 1985, 155 p.

[11] Yves Frenette, « L’historiographie des Franco-Américains de la Nouvelle-Angleterre », Bulletin d’histoire politique, vol. 24, no 2, hiver 2016, p. 75-103. ; Jean Lamarre, « Migration et présence des Canadiens français dans le Midwest : bilan historique et historiographique », Bulletin d’histoire politique, vol. 24, no 2, hiver 2016, p. 120-136.

[12] D. Aidan McQuillan, « Les communautés canadiennes-françaises du Midwest américain au dix-neuvième siècle », dans Dean R. Louder et Eric Waddell (dir.), Du continent perdu à l’archipel retrouvé : le Québec et l’Amérique française, Québec, Presses de l’Université Laval, 2007, p. 107.

[13] Jean-Charles Fortin, « Les travailleurs migrants saisonniers avant 1950 » , Québec, INRS-Urbanisation, Culture et Société, 2003.

[14] Yves Roby, Histoire d’un rêve brisé ? Les Canadiens français aux États-Unis, Québec, Septentrion, 2007, p. 27.

[15] Bruno Ramirez et Jean Lamarre, « Du Québec vers les États-Unis : l’étude des lieux d’origine », Revue d’histoire del’Amérique française, vol. 38, no 3, hiver 1985, p. 414.

[16] Roby, Histoire d’un Rêve Brisé ?, p. 17..

[17] Informations tirées de recherches surAncestry.

[18] Félix Albert, Immigrant Odyssey : A French-Canadian Habitant in New England, Orono, University of Maine Press, 1991, 178 p. Voir également le témoignage d’Elmire Boucher dans Rouillard, Ah les États !,  p.87.

[19] Willis, Fraserville and its Temiscouata hinterland, 1874-1914.

[20] Benoît Beaucage, « La colonisation dans l’est du Québec au XXe siècle », dans Benoît Beaucage, Serge Côté et al. (dir.), Les structures productives d’une région périphérique :  l’est du Québec, 1896-1980, Rimouski, Groupe de recherche interdisciplinaire en développement de l’Est du Québec, Université du Québec à Rimouski, 1984, p. 110.

[21] Jean-Charles Fortin, Antonio Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, p. 666.

[22] Léo Bérubé, « Ouverture du Bas-Saint-Laurent à la colonisation », Revue d’histoire du Bas-Saint-Laurent, vol 1, no 1, octobre 1973 p. 19.

[23] Louise Roy, « La colonisation de la Vallée de la Matapédia de 1850 à 1900 : le rôle du clergé et des compagnies forestières », Revue d’histoire du Bas-Saint-Laurent, vol. 16, no 42, décembre 1992, p. 4.

[24] Revivons notre histoire: la paroisse et la municipalité de Saint-Valérien,1885-1985, s.l., Comité du centenaire de Saint-Valérien, 1985, 584 p.

[25] Oleg Stanek, « Forêt et colonisation au Témiscouata I : fondation des paroisses du JAL et les années difficiles », Revue d’histoire du Bas-Saint-Laurent, vol. 17, no 44, janvier 1994, p. 13.

[26] Société de colonisation du Diocèse de Saint-Germain de Rimouski, Rimouski, Imprimerie générale S. Vachon, 1919, p.7.

[27] Pierre le Guédard, Exploitation forestière et colonisation, 1890-1950 : synthèse historique du développement de la vallée de la Matapédia, Mémoire (Maîtrise), Université du Québec à Rimouski, 2005, p. 41.

[28] Maurice Vanay, « Colonisation et monopole forestier : le cas des cantons Biencourt et Auclair durant la crise », Revue d’histoire du Bas-Saint-Laurent, vol. 9, no 24, mai-août 1983, p.41-56. ; Jacques Lemay et Jean-François Bouchard, « Défis et impasses de la colonisation des années trente dans le diocèse de Rimouski », Revue d’histoire du Bas-Saint-Laurent, vol. 7, no 18, janvier-avril 1981, p. 2-12. ; Gaétan Bouchard, « L’abbé Léo-Pierre Bernier, missionnaire-colonisateur : la colonisation au Témiscouata dans les années trente », Revue d’histoire du Bas-Saint-Laurent, vol. 7, no 18, janvier-avril 1981, p. 13-18.

[29] Jean-Charles Fortin, « La colonisation dirigée des années 1930 », Québec, INRS-Urbanisation Culture et Société, 2003.

[30] Cité dans Bernard Andrès, « Un théâtre de luttes », Jeu, no 14, 1980, p. 119.

[31] Fortin, Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, p. 598.

[32] Antonio Lechasseur, La population du Bas-Saint-Laurent, 1881-1986 : dossier statistique ; Recensement du Canada, 1991.

[33] Victor Piché et Dominique Laroche, Rapport préparé pour la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, Sans éditeur, décembre 2007, p.200.

[34] Institut de la statistique du Québec, Bas-Saint-Laurent, Bulletin statistique régional, Québec, Éditeur officiel, 2013, p.7.

[35] Fortin, Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, p. 607.

[36] Fortin, Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, p. 607.

[37] Fortin, Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, p. 607.

[38] Pierre Frenette (dir.), Histoire de la Côte-Nord, Québec, Presses de l’Université Laval, 1996, p. 446.

[39] Pierre Byais, Les marges de l’œkoumène dans l’est du Canada, Québec, Presses de l’Université Laval, 1964, p. 492.

[40] Fortin, Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, p. 622.

[41] Normand Perron, « Nouvelles tendances migratoires des Québécois », Yves Frenette, Étienne Rivard et Marc St-Hilaire (dir.), La francophonie nord-américaine, Québec, Presses de l’Université Laval, 2012, p. 223.

[42] Pierre Cousineau, Baie Comeau, 1937-1987, s.l., Société d’histoire de la Côte-Nord, 1987, p.60.

[43] Suzanne Trudel et Roch Legault, Historique de la ville de Port-Cartier, Montréal, Méridien, 1991, p.51.

[44] Bruno Jean, Territoires d’avenir : pour une sociologie de la ruralité, Québec, Presses de l’Université Laval, 1997, p. 69.

[45] Pauline Côté, L’idéologie du BAEQ et des relocalisés de l’Est-du-Québec, Rimouski, Groupe de recherche interdisciplinaire en développement de l’Est-du-Québec, Université du Québec à Rimouski, 1981, 210 p.

[46] Marc-André Deschênes et Gilles Roy, Le JAL : trajectoire d’une expérience de développement local, Rimouski Groupe de recherche interdisciplinaire sur Ie développement régional, de l’Est-du-Québec, Université du Québec à Rimouski, 1994, p. 37. 

[47] Deschênes et Roy, Le JAL, p. 40.

[48] « Un appel à la lutte contre toutes les forces de contraintes », Le Soleil, 13 novembre 1970.

[49] Marc Carrière, Chez nous, c’est chez nous, Office national du film, 1972, 1 h 21 min.

[50] Marc Corbeil, Néo-ruralisme et développement régional. Une expérience alternative en milieu rural bas-laurentien : la commune de la plaine, mémoire de maïtrise, Université du Québec à Rimouski, 1988, 91 p. ; Jean-François Tapp, L’établissement des jeunes au Bas-Saint-Laurent : une étude comparative des représentations des intervenants et des jeunes, mémoire de maîtrise), Université du Québec à Rimouski, 2007, 230 p.

[51] Quitterie Hervouet, « Conférence du CRÉFO sur l’immigration libano-syrienne dans le Bas-Saint-Laurent », Le Métropolitain, 4 mai 2017.

[52] Jean-Philippe Langlois, « La population decline au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie », L’Avantage, 8 février 2017.

[53] Ministère de l’Économie, de la Science et de l’innovation, Le Bas Saint-Laurent (en ligne)

[54] Institut de la Statistique du Québec, Bulletin de statistique régionale, Bas Saint Laurent, Gouvernement du Québec, 2013 p. 6-7.

[55] Piché et Laroche, Rapport préparé pour la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, p. 4-7.

[56] Statistique Canada, Profil du Recensement, Rimouski, 2016 (en ligne).

[57] Entrevue Léopold Awadi, Corpus Un Canadien errant.

[58] Entrevue Christine St-Pierre, Jean-Jacques Mbenque, Corpus Un canadien errant.